Bonjour,
Quelques commentaires au vol...
La crise a affecté les emplois en instrumentation, c'est certain. Quelques constructeurs, distributeurs, installateurs, engineering, usines ont été contraints d'alléger leur effectif, entre autres en instrumentation.
Ceci accroît donc un peu la pression concurrentielle entre candidats, notamment pour les juniors qui se trouvent alors plus souvent en face de seniors. Par contre, entre autres qualités, les juniors sont potentiellement plus mobiles (peuvent changer de régions) ce qui augmente leurs chances.
Mais ce qui fera avant tout la différence et qui a déjà été exprimé ci-dessus, c'est la personnalité/ le comportement du candidat.
Sachez bien qu'il n'est pas rare, à compétences inférieures, qu'une entreprise puisse décider de vous recruter en fonction du potentiel perçu lors des échanges, si toutefois une chance de vous exprimer vous ait été donnée après lecture du CV...
En effet, tout recruteur préfère trouver la "pépite" parmi 5 candidats reçus plutôt que d'enchaîner une vingtaine d'entretiens... ceci explique cela.
N'hésitez donc surtout pas, en accompagnement de votre CV, à accrocher un RV en téléphonant à l'entreprise. Créez pour vous même le 6ème entretien de recrutement...
puisqu'il est crucial de figurer sur la ligne de départ.
En ce qui concerne l'export...
Je vous confirme qu'un junior sans expérience dispose d'un handicap très lourd pour aborder ce type de job. (Il m'arrive aussi régulièrement de recruter des instrumentistes "export")
Pourquoi ?
En effet, il existe quelques succès ici ou là.
Toutefois la probabilité d'échec est très élevée. L'export pose quelques contraintes / requiert quelques qualités supplémentaires.
- "la plus simple": bien entendu l'anglais... malheureusement c'est quasiment un drame national, le niveau d'anglais des étudiants français en filière technique est extrêmement faible. Pour être plus factuel, un niveau B2 en nomenclature européenne devrait être requis or la grande majorité des candidats ont un niveau A1, voire péniblement A2
- le sens de l'effort
Hier encore je discutais avec un chef d'entreprise - secteur instrumentation - et qui avait beaucoup de mal à recruter pour l'export. La difficulté qu'il invoquait était la fainéantise et la recherche de confort des candidats. Hélas, de ma propre expérience, je dois lui donner raison. Quand on travaille à l'export, on est très loin du pays natal mais aussi du régime français des 35h. Par exemple, si on traite l'export depuis la France, avec de nombreux voyages - il faut savoir partir un dimanche, voire un samedi, voyager très tard le soir, très tôt le matin, enchaîner les nuits d'hotel...
Si l'on a un contrat de droit local, bien entendu il représentera presque toujours plus de 35h par semaine... et pas nécessairement dans des endroits reconnus pour leurs qualités touristiques. Cela fait sourire n'est ce pas ? et l'on s'insurgerait facilement contre cette vision des choses.
Hélas, on s'aperçoit que c'est ainsi et vraiment très souvent.
- Le coût de la démarche export
Il existe différents régimes pour envoyer quelqu'un travailler à l'étranger, variables selon qu'il s'agisse de déplacements ponctuels ou de résidence à l'étranger.
Vous avez évoqué le VIE, c'est une des possibilités, elle a l'avantage de réduire le coût.
Toutefois, il faut bien avoir conscience que ce n'est que la partie immergée de l'iceberg des coûts d'une démarche export. Toutefois au final, une réduction VIE ne représentera sur le coût total qu'une économie de 5, 10, 15, 20% selon la nature de la mission et de ce qui doit l'entourer. VIE ou non VIE n'est donc pas un élément déterminant de la décision d'envoyer quelqu'un en mission export, car souvent il n'est pas franchement déterminant pour le retour sur investissement.
- Le risque d'autonomie
En environnement étranger, les aléas sont bien entendu plus nombreux. Ces aléas peuvent prendre des formes inattendues tant en nature qu'en ampleur (technique, juridique, commerciaux, culturels et même physiques etc). C'est ici que l'âge et l'expérience vont représenter un atout, la personnalité aussi évidemment.
L'expression populaire dit "Les voyages forment la jeunesse", j'y souscris entièrement. Il y a un avant.. et un après. Je précise, qu'en terme de voyages, on ne peut pas considérer 15 jours dans un club à Djerba chaque année ou même 15 jours de trek organisés en Islande comme une expérience significative sur le plan professionnel export.
Face aux risques (larges) de l'autonomie, les entreprises vont préférer recruter des personnes ayant déjà fait leur preuve en la matière.
En résumé simpliste, à l'export dans le domaine technique il faut au moins avoir les épaules larges et l'esprit aventurier
Vous avez vraiment ces qualités et vous vous positionnez sur un projet à bon retour sur investissement. Malgré cela on ne vous considère pas ? (par exemple parce que prétendu trop jeune et inexpérimenté)
Je vous donne un tuyau infaillible !!!
Je l'ai vu pratiqué plusieurs fois par d'autres et il a toujours fonctionné.
Sur le principe, c'est extrêmement simple... mais il faut oser (question d'épaules)
Vous rêvez d'un pays en particulier ? ou d'un secteur d'activité précis ?
Prenez quelques renseignements juridiques (tourist visa, resident visa etc..) et économiques.
Rassemblez 80% de vos économies
Prenez un billet d'avion aller avec retour open sur le pays ciblé
et Partez !
Un job de serveur pendant les 3 premiers mois et une chambre miteuse vous font peur ? Vous vous estimé trop diplômé pour être sous-payé à court terme ?
Restez !
les voies classiques restent ouvertes avec les contraintes que vous connaissez.
Au moins, je peux vous garantir que ceci est une autre expérience et autrement plus valorisante professionnellement que 15 ans de voyages organisés, surtout si vous avez pu trouver un job technique, aussi minime soit il.... par exemple il y a toujours des besoins de câbleur etc...
D'ailleurs un de mes amis est un ex cableur, arabe de surcroît. Il a le regard ensoleillé, mais surtout il n'a pas froid aux yeux. Il a très bien réussi à l'export
Bons voyages à tous ceux/ toutes celles qui rêvent d'expériences lointaines